mardi 29 avril 2014

Quand Pinocchio s'invite au Grand Conseil vaudois … ou les manipulations de chiffres chères à l'UDC

Cet après-midi au Grand Conseil vaudois, dans le débat très important sur la mise en application du Plan directeur des rives du lac (adopté en 2000 …) le député UDC Jean-Luc Chollet  prétend, au début de son intervention, que 90% des rives lémaniques vaudoises sont déjà accessibles au public … et à la fin de son intervention qu'il ne reste plus  que 5% qui ne le sont pas …

Aucune raison donc, selon lui de s'agiter pour qu'une mise en oeuvre sérieuse se fasse 
Pourtant M. Chollet a reçu le même texte que celui distribué à tous les députés, document qui présente un tableau des taux d'accessibilité suivants:

  •       92% entre Morges et Lutry 
  •       56% à l'Est de cette partie centrale
  •       26% à l'Ouest 

soit en moyenne cantonale 50,2% (43,7km des 87,1 km de rivage).

Trois députés lui font poliment remarquer que les chiffres qu'il avance sont totalement faux et le renvoient au document officiel dans lequel se trouvent les pourcentages corrects …


Quinze minutes plus tard, M. Chollet donne sur le sujet une interview à La Télé (pour les infos de 19h00) et affirme à nouveau, sans sourciller, que 90% des rives vaudoises du Lac Léman sont déjà accessibles au public.

Un exemple de plus qui montre de quelle façon les élus UDC manipulent les chiffres et désinforment totalement et de manière scandaleuse la population qu'ils prétendent défendre.




mercredi 2 avril 2014

La réponse de Mme Béatrice Métraux, Conseillère d'Etat

J’aimerais remercier M. le Député Favez pour cette intéressante proposition, qui ne fait que conforter le Département des Institutions et de la Sécurité dans sa volonté de développer des solutions innovantes pour venir à bout de la crise du logement.

M. le Député, vous avez cependant un train, ou devrais-je dire un bateau de retard.

Le DIS a en effet prévu un plan novateur en matière de logement, permettant d’exploiter pleinement le potentiel des rives du lac, que j’ai l’honneur de pouvoir vous présenter en exclusivité aujourd’hui :

Voici quelques croquis :

Des constructions sur pilotis tout d’abord, avec des passerelles permettant de faire le tour du lac à pieds sans interruptions, qui répondent ainsi aux souhaits de certains membres de votre assemblée.

Mais aussi des maisons flottantes faites à partir de fûts de mazout importés directement de Goumoëns


Ainsi que des péniches habitables écolo, permettant de se rendre au travail en évitant les embouteillages


Et puis le projet le plus ambitieux, pour lequel un crédit d’étude sera sollicité prochainement :

Celui d’une ville dans les profondeurs du lac, permettant de répondre à la pénurie de logements sans participer au mitage du territoire.


Ces nouvelles constructions ne seraient bien entendu pas soumises aux mesures A11 et A12 du plan directeur, et un mécanisme de compensation financière pour les communes ne disposant pas d’un accès à un plan d’eau sera également prévu.



Voilà Mesdames et Messieurs les députés, je m’engage à vous fournir d’avantage d’informations sur ces projets novateurs la prochaine fois que votre assemblée siègera un mardi 1er avril, soit en 2025 d’après mes calculs.

mardi 1 avril 2014

Lutter contre la crise du logement : pour une approche innovante.

Sans revenir en détail sur l'historique de la crise du logement, je me permets tout de même de rappeler que celle-ci touche gravement notre canton depuis plus d'une dizaine d'années, et donnerai peut-être juste un chiffre pour montrer les effets de celle-ci : on note une augmentation de 120% des prix de l'immobilier sur l'arc lémanique entre 2001 et 2011, impactant de manière très importante les loyers des rares objets que l'on peut encore trouver sur le marché, mais aussi les coûts à l'achat pour celles et ceux qui peuvent privilégier cette option ...
- De nombreuses pistes ont déjà été étudiées mais on note souvent de fortes réticences d'une partie de l'échiquier politique pour en accepter certaines, ces réticences pouvant aussi bien venir de droite que de gauche selon l'orientation souhaitée ... avec comme résultat final une situation qui n'évolue malheureusement pas.

Très récemment, le CE a tenu une conférence de presse pour présenter un contre-projet à l'INI de l'ASLOCA, avec des mesures intéressantes, mais qui doivent encore passer le cap de la consultation puis de notre assemblée ... mais avec une option qui visiblement n'a pas été imaginée ...

On sait que seule une offre massive d'objets serait à même de casser la spirale infernale d'augmentation des prix et loyers et qu'un des éléments qui contribuent à l'augmentation très forte du prix de revient d'une construction est le prix du terrain.
Or les collectivités publiques détiennent, sans en être conscientes, un potentiel sans doute constructible important, et cela à moindre coût, pour ne pas dire à coût nul.

Dans nos souvenirs d'enfance liés à notre scolarité, on se souvient sans doute toutes et tous qu'à une époque fort lointaine certes, notre pays était peuplé par les lacustres ... (-4000 à -1000 environ … à l'âge du bronze ...) ... une des raisons d'être de ces villages lacustres étant d'économiser des terres cultivables ... ce que chacun dans ce parlement défend ardemment comme on l'a vu il y a quinze jours encore avec la mesure E23 du PDCN ( Réseau cantonal des lacs et des cours d’eau) et l'amendement de notre collègue Laurence Crétegny.






Mais il n'est pas nécessaire de remonter si loin dans le temps pour avoir des exemples d'usage des rives de rivières, lacs, mers ou océans.

Les voyageurs que nous sommes tous devenus connaissent sans doute de multiples exemples d'habitat que je qualifierai d'aquatiques …

                 

J'ai donc l'honneur de demander au CE un rapport présentant le potentiel constructible sur le domaine public constitué par les eaux de nos lacs, et pourquoi pas, de nos fleuves et rivières.

En dehors de l'élément d'économie de terres agricoles que je viens d'évoquer, l'élément de trouver ainsi des surfaces déjà en mains publiques, puisque nos eaux font partie du domaine public, et cela sans avoir à casser la tirelire de notre grand argentier me paraît être un élément déterminant pour aller plus avant dans cette étude.



A ces avantages évidents, j'en ajouterai encore 2 ou 3 ...

Vous connaissez bien sûr toutes et tous ma fidélité au Plan directeur des rives du lac et à mon souhait de voir enfin se réaliser l'objectif de pouvoir cheminer le long de celles-ci d'une manière plus importante que la situation actuelle ne le permet ...

Ainsi, la construction sur pilotis le long de nos rives, permettrait l'intégration, côté lac, d'un cheminement permettant de préserver la propriété individuelle.



Un tel concept doit évidemment s'accompagner de règles, notamment liées à la densité suivant les endroits, et bien sûr aussi à la hauteur des constructions. A cet égard, la collaboration avec les communes riveraines est essentielle pour la réussite d'un tel projet. On peut par exemple imaginer que les communes qui ont déjà joué le jeu du PDRL puissent bénéficier de droits de construire supérieurs aux autres ... mais aussi que celles qui n'ont pas pu réaliser des projets qui leur tenaient pourtant très à coeur en raison de la résistance effrénée de propriétaires riverains pourraient obtenir des droits pour des hauteurs de construction plus élevées, de manière à pénaliser ces indécrottables résistants en les privant nos seulement de la vue sur le lac, mais aussi sur les Alpes ...


Par ailleurs un habitat assez important avec un accès direct au lac permettrait, à n'en pas douter, de développer d'une manière importante un type de mobilité encore insuffisamment utilisé : en effet, la constitution d'un réseau important de navettes lacustres permettra de diminuer sensiblement le temps de trajet des pendulaires, tout en déchargeant considérablement nos routes et donnant un peu d'air aux CFF.


Bien sûr que mes collègues de l'arrière pays, et à juste titre, diront qu'une fois de plus, c'est l'arc lémanique qui bénéficiera d'un tel concept. Mais je sais le CE assez inventif pour trouver des compensations à ce qui pourrait être considéré comme un désavantage pour les régions qu'ils défendent ...

On pourrait imaginer, par exemple, que pour chaque tranche de population nouvellement installée ainsi (nb d'habitants à déterminer), une autorisation de construire un Landi supplémentaire soit octroyé dans la région comprise entre Payerne et Avenches ...

A noter par ailleurs qu'un tel projet constitue un défi architectural des plus intéressants, et qui ne manquera pas bien sûr d'animer de nombreuses discussions






Je terminerais, par 2 éléments :

Tout d'abord, il est clair que dans mon esprit, et comme le spécifie du reste le Plan Directeur des Rives du Lac, les zones dignes de protection écologique majeures se seraient pas constructibles et enfin, en vous avouant par honnêteté, que, pour la région comprise entre Lutry et Vevey je n'ai eu le temps de m'approcher ni de Franz Chollet, ni d'Edmond Weber pour m'assurer de la faisabilité de telles réalisations dans une région particulièrement sensible.

Je vous remercie donc de faire un bon accueil à ce postulat, pour un renvoi direct au CE, car chacune et chacun doit être conscient de l'urgence de trouver enfin une solution à la crise évoquée et partant du principe que les utopies d'aujourd'hui sont souvent les réalités de demain.



Montreux, le 1e avril 2014