mardi 24 février 2009

Il faut limiter les bonus à la BCV

Lors de la séance du Grand Conseil de ce jour, j'ai développé une motion demandant d'inscrire dans la loi sur la Banque Cantonal Vaudoise le principe d'une limitation de la part variable des salaires de ses dirigeants et employés (traders notamment). C'est avec plaisir que j'ai pu apprécier le soutien à ce principe de mon collègue libéral Patrick de Preux, pas toujours aussi conciliant lors de quelques-unes de mes autres interventions relatives à la BCV !

Voici le texte de cette motion:
La crise financière qui ne cesse de déployer ses effets dévastateurs sur le monde et l’économie en général a au moins un mérite : celui d’interpeller une grande partie de la population et du monde politique sur le principe des rémunérations au sein des grandes entreprises et particulièrement des banques.
Des voix de tous bords préconisent depuis peu une limitation drastique des bonus (ou parts variables) des salaires. Aux USA, berceau du système, le Président Obama propose d’interdire ces fameux bonus et de limiter les salaires des dirigeants des entreprises aidées par des fonds publics.
La plupart des analystes s’accordent en effet à dire que c’est ce système qui a conduit aux excès qui ont débouché sur la crise financière et la chute ou la recapitalisation de très nombreuses banques.
Les chiffres ci-dessous, tirés du rapport annuel 2007 de la BCV, permettent de constater que le système, aujourd’hui enfin remis en question, est largement utilisé, notamment pour ses dirigeants. Pour l'année 2007, on peut noter, par exemple:

Président du CA Part fixe: 400'000.- Bonus en espèces 495'000.-Bonus en actions 495'529.- Variable en % du fixe 247 %
CEO Part fixe: 600'000.- Bonus en espèces 500'000.-Bonus en actions 800'068.- Variable en % du fixe 217 %

Le discours d’une grande partie du monde politique a beaucoup évolué ces dernières semaines. On ne peut que se réjouir d’une prise de conscience heureuse de celui-ci quant à la perversité du système encore vanté il y a peu. Il est dès lors temps de passer de la parole aux actes.
Beaucoup s’accordent à dire qu’un 20% de partie variable paraît être la limite supérieure qu’il ne faudrait plus dépasser. Cela me semble en tout cas pour le moins confortable puisque ça correspond à 14,4 salaires (la limite à la valeur d’un 13e salaire étant aussi souvent avancée …) et constituer donc, pour le Conseil d’Etat, la limite supérieure de la base de travail de la modification de loi que cette motion propose.

mardi 17 février 2009

Impôt d'après la dépense: quelle évolution !

Après l'électrochoc provoqué par le vote zürichois du 8 février, les choses semblent évoluer d'une manière que nous n'aurions pas encore osé rêver il y a moins de 6 mois encore !
Lorsqu'un des principaux pourvoyeurs de ces contribuables particuliers, Me Ph. Kenel demande à la droite vaudoise de se secouer pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être, avouez que cela a de quoi satisfaire l'horrible pourfendeur de ce impôt que j'ai souvent été accusé d'être !
Plus drôle encore: les propositions que fait Me Kenel semblent calquées sur celles que j'ai développées devant le Grand Conseil en avril 2008 (une initiative et une motion demandant une harmonisation au niveau des cantons romands, de Berne et du Tessin, puis au niveau fédéral)et refusées par la droite le 7 octobre !
Il est piquant de lire aujourd'hui les réactions de la présidente de Libéraux vaudois trouver soudainement ces propositions intéressantes, du moment qu'elles émanent d'une personnalité qu'on n'oserait pas qualifier d'horrible gauchiste !
Comme le disait mon estimé ex collègue J-P. Dudt: "On ne veut pas tuer la poule aux oeufs d'or, on veut juste essayer de l'aider à pondre !"
Est-ce que ce soubresaut et ce soudain accès de lucididé sera suffisant pour sauver ce principe de perception en le rendant un peu moins inéquitable ?