dimanche 29 juin 2014

Une page se tourne … et le livre se referme.

Mardi 24 juin, j'ai vécu ma dernière journée de Grand Conseil, non sans une certaine émotion, notamment en intervenant à la tribune une ultime fois 5 minutes avant la fin de la séance (voir article précédent: Rives du lac … parce qu'il ne faut rien lâcher").


Officiellement, mon mandat s'achève ce lundi 30 à minuit et Jessica Jaccoud sera assermentée mardi matin.

Ainsi se tourne la dernière page d'un livre qui fut une riche et passionnante aventure de plus de 12 ans.



Je publie ci-dessous le texte de ma lettre de démission.




Monsieur le Président,

Planifié de longue date, mon retrait progressif du monde politique prend aujourd'hui une tournure de plus en plus concrète avec cette lettre de démission du Grand Conseil.
Ainsi, dès le 30 juin, date pour laquelle je vous prie de prendre note de mon départ de l'honorable assemblée que vous présidez, je pourrai revendiquer un statut de « retraité à plein temps ».

Les 12 années et quelques mois passés dans les travées de Rumine me laisseront plein de souvenirs, la plupart bons, quelques-uns savoureux ou parfois même gratifiants, d'autres un peu plus douloureux, voire inquiétants, à l'exemple des débats récents sur l'accès public aux rives du lac ou sur l'aménagement du territoire. Sans doute que beaucoup de ces moments me manqueront parfois, par exemple en décembre au moment où vous examinerez le budget.

Je voudrais profiter de cette lettre pour avouer mon immense regret de ne pas avoir pu siéger dans le nouveau parlement, relevant à ce sujet mon inquiétude de voir tant de projets d'intérêt public ralentis pareillement par quelques jusqu'au-boutistes des oppositions …

Mais je reconnais bien volontiers que rester membre du Grand Conseil uniquement pour avoir le plaisir d'inaugurer et de siéger à Perregaux 2017 (peut-être ...) ne constitue de loin pas une motivation suffisante pour rester dans les travées de Rumine.

Je ne saurais terminer sans remercier toutes et tous les collègues député-e-s et les membres du gouvernement que j'ai côtoyés durant ces années de Grand Conseil et dont certain-e-s m'ont beaucoup apporté. Je remercierai tout particulièrement les membres de mon groupe, ainsi que celles et ceux qui ont compris que l'arène politique est une forme de théâtre, d'où ni l'exagération, ni l'humour, ne doivent être bannis.

Je souhaite à chacune et chacun une bonne fin de législature, et au-delà de celle-ci vous comprendrez que c'est aux gens de mon bord politique que je me permettrais de souhaiter plein succès pour la suite aussi.

Je vous adresse, Monsieur le Président, mes plus cordiales salutations.

mardi 24 juin 2014

Rives du lac … parce qu'il ne faut rien lâcher

Lorsque j'ai déposé cette interpellation pour un développement lors de l'ultime séance de Grand Conseil à laquelle je participe, je vous promets que j'ignorais que Mme la Conseillère d'Etat Jacqueline de Quatro fêtait son anniversaire aujourd'hui : ça n'était donc pas prémédité de vouloir lui faire sa fête en ce jour particulier et pour elle ... et pour moi.


Mais au vu de l'ordre du jour (mon interpellation était placée tout à la fin) , j'ai craint qu'il ne me soit pas possible de prendre la parole à la tribune. 
La gestion de l'OJ appartement au président, j'avoue que j'ai été particulièrement touché que Laurent Wehrli interrompe le débat sur les bourses d'étude à 16h55 pour  me permettre ce développement.   

Voici donc le développement oral de cette ultime interpellation sur l'accès aux rives du lac:


Chacune et chacun, j'imagine, se souvient des débats sur le Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la mise en oeuvre du Plan directeur des rives du lac Léman et, notamment, sur l'EMP modifiant la loi du 10 mai 1926 sur le marchepied le long des lacs et sur 
les plans riverains (LML).

Durant ces débats, et tout particulièrement au moment de la discussion finale, j'ai cherché à obtenir du Conseil d'Etat une réponse à une question touchant au respect de la Loi sur le Marchepied, et particulièrement au fait que l'article 1 est violé en de très nombreux endroits sur les rives vaudoises du Léman. En effet, et je le répète encore une fois, alors que cet article précise qu'« il doit être laissé le long de la rive et sur une largeur de 2 mètres, un espace libre de toute construction ou autre obstacle à la circulation ... » la situation sur le terrain montre que de nombreux portails fermés à clé jalonnent nos rives. Cette réalité montre donc qu'année après année la situation empire, sans réaction sérieuse et crédible des autorités, et peut-être même avec sa complicité que ça soit celle de l'autorité cantonale ou fédérale. Une interpellation de notre ancien collègue Luc Recordon traitant de la même problématique a d'ailleurs aussi été déposée vendredi dernier au Conseil des Etats, puisque la Direction des douanes semble être très largement impliquée dans la complicité évoquée.

N'ayant pas obtenu de réponses à cette question répétée pourtant plusieurs fois lors des débats évoqués en préambule, et comme l'a relevé notre Président tout à l'heure, mon obstination n'a pas nécessairement de limites, et estimant que cette question méritait une réponse autre qu'un dégagement en touche, j'ai choisi la voie de l'interpellation pour obtenir enfin celle-ci.

J'attends, malgré mon départ, avec impatience les réponses apportées à mes questions par le CE, tout en me réjouissant, puisque je ne pourrai pas participer à la discussions qui suivra cette réponse, que Jessica Jaccoud, qui reprendra ma place dès mardi prochain, reprendra également le flambeau de cette cause chère à beaucoup de Vaudoises et de Vaudois. Je suis sûr qu'au delà de son très grand intérêt pour cette question, ses compétences de juriste seront un atout important dans le traitement de ce dossier.





Voici les questions posées dans cette interpellation


  • Constatant que de nombreux obstacles sont érigés par des propriétaires riverains sur le Marchepied qui longe les rives du Lac Léman, en particulier des portails fermés à clé, le Conseil d'Etat est invité à renseigner le Grand Conseil sur la légalité de tels obstacles.
  • Au cas où le Conseil d'Etat estimerait ces obstacles conformes à la législation, comment peut-il l'expliquer en vertu de la teneur de l'article premier de la LML.
  • Si comme il devrait le faire, le Conseil d'Etat estimait ces obstacles non conformes à la législation en vigueur, comment justifie-t-il cet état de fait et son manque de réaction aux nombreuses demandes, par exemple de l'Association Rives Publiques, pour que ces obstacles soient mis en conformité avec la LML.
  • Existerait-il une délégation de compétence du Conseil d'Etat vers les communes qui devraient alors, faire appliquer la loi. Si oui, et étant informé depuis longtemps du non respect de la loi, comment se fait-il que le Conseil d'Etat n'intervienne pas pour mettre fin à ce laxisme ?
  • Le Conseil d'Etat peut-il infirmer le soupçon de complicité à la pause de portails munis de serrures et fermés à clé, par la fourniture de l'adresse d'un serrurier fournissant et installant ledit matériel ? S'il ne peut pas l'infirmer, comment le justifie-t-il ?


mardi 6 mai 2014

Faudra-t-il une initiative populaire pour enfin ouvrir les rives du lac au public ?


Mon intervention d'aujourd'hui au Grand Conseil
La non entrée en matière sur ma proposition de modification des articles 1 et 16 *de la loi sur le marchepied est une illustration de plus du manque de volonté politique du CE, et tout particulièrement du département en charge de la problématique du Plan Directeur des Rives du Lac voté en 2000 par ce Parlement de voir se réaliser concrètement celui-ci.

Je rappellerai que ma motion* (puisqu'il s'agissait au départ d'une motion) visait le but d'adapter une loi datant de 1926 (!)  à un certain nombre de textes, notamment fédéraux, textes bien plus récents comme par exemple la loi sur l'aménagement du territoire de 1980 dont l'article 3 précise : « il convient notamment de tenir libre les bords des lacs et des cours d’eau et de faciliter au public l’accès aux rives et le passage le long de celles-ci » ou encore la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre de 1987 qui précise, à son article 3, que « les chemins de randonnée pédestre desservent notamment les zones propices à la détente, les sites, points de vues, les rives. »
Comme je l'ai précisé il y a quelques instants, la motion que j'avais déposée a été transformée en postulat, par mes soins en séance de commission, répondant ainsi à l'appel du pied fait alors par la Conseillère d'Etat Jaqueline de Quatro qui estimait qu’un postulat permettrait de mieux cerner les éléments de la loi qu’il serait bon d’adapter à l’évolution du droit. Dans les faits un bien bel enfumage ...


Plus de 2 ans après, puisque que c'est le temps qu'il a fallu pour qu'enfin il soit répondu à ce postulat, je ne peux cacher ma déception de me trouver face à un tel rapport qui conclut dans les faits qu'il n'y a rien à changer, la situation et les lois paraissant donc entièrement adéquates et satisfaisantes aux services et département concernés.
On ne peut bien sûr que regretter qu'au vu du triste constat fait dans le rapport sur la mise en oeuvre du PDRL traité mardi dernier ** (7% du crédit voté par le GC dépensés en 5 ans !), le CE ne saisisse pas l'occasion, comme le demande la fiche E25 de notre Plan Directeur cantonal de 2011 « d'adapter les instruments légaux y relatifs s'il y lieu ».


La seule modification proposée et qui répond à la motion Freymond Cantone, même si elle apportera sur le long terme quelques améliorations à la situation, me paraît néanmoins une petit goutte d'eau dans un océan d'auto-satisfaction et d'immobilisme, dans la mesure où ses effets mettront des lustres à se faire sentir.




Plus grave encore, comme je l'ai évoqué mardi dernier, la loi telle qu'elle est actuellement n'est pas respectée, et cela avec la bienveillante complicité des autorités, comme en témoignent les nombreux portails fermés à clé obstruant les 2 mètres qui doivent pourtant être laissés libres tout au long du marchepied. Vous en avez ici un exemple en bordure de la propriété glandoise (!) d'un conseiller communal nyonnais (!) ...



Pour ce qui est de ma motion, on se trouve face à un piège puisque dans les faits, le Grand Conseil n'a même pas la possibilité d'aller dans un autre sens que le CE dans la mesure où l'article principal que je proposais de modifier, soit l'article premier n'est même pas ouvert, dans l'EMPL qui nous est soumis aujourd'hui, empêchant dans les faits le Grand Conseil de se prononcer.
C'est infiniment regrettable et ça me pousse à penser qu'en définitive, il faudra sans doute donner la parole au peuple par le biais d'une initiative populaire et ainsi imposer la réalisation concrète du Plan directeur des rives du Lac à cette partie des élu-e-s qui font tout pour empêcher que les objectifs de ce plan directeur soient enfin atteints.


Dans cette attente, il ne me reste plus qu'à encourager les Vaudoises et les Vaudois à acquérir une canne à pêche et ainsi pouvoir trouver, en toute légalité, le meilleur endroit pour s'adonner à ce loisir bon marché puisque l'article premier de la loi sur le marchepied précise que celui-ci es également destiné aux besoins de la pêche.
Pour l'heure, je vous encourage à entrer matière sur l'EMPL proposé, afin d'apporter la modification initiée par le postulat Freymond Cantone, mais de refuser la réponse du CE à mon postulat.


http://www.publidoc.vd.ch/guestDownload/Objet%20et%20développement.pdf?path=/Company%20Home/VD/CHANC/SIEL/antilope/objet/GCCE/Motion/2010/12/355014_10_MOT_121_Objet%20et%20développement_20101222_835874.pdf

** http://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/organisation/gc/fichiers_pdf/2012-2017/83_Texte_CE.pdf

Voir aussi à ce propos le sujet du 19h30 de la RTS de ce soir:

http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/5828855-l-acces-publique-aux-rives-du-leman-n-est-pas-toujours-possible.html

mardi 29 avril 2014

Quand Pinocchio s'invite au Grand Conseil vaudois … ou les manipulations de chiffres chères à l'UDC

Cet après-midi au Grand Conseil vaudois, dans le débat très important sur la mise en application du Plan directeur des rives du lac (adopté en 2000 …) le député UDC Jean-Luc Chollet  prétend, au début de son intervention, que 90% des rives lémaniques vaudoises sont déjà accessibles au public … et à la fin de son intervention qu'il ne reste plus  que 5% qui ne le sont pas …

Aucune raison donc, selon lui de s'agiter pour qu'une mise en oeuvre sérieuse se fasse 
Pourtant M. Chollet a reçu le même texte que celui distribué à tous les députés, document qui présente un tableau des taux d'accessibilité suivants:

  •       92% entre Morges et Lutry 
  •       56% à l'Est de cette partie centrale
  •       26% à l'Ouest 

soit en moyenne cantonale 50,2% (43,7km des 87,1 km de rivage).

Trois députés lui font poliment remarquer que les chiffres qu'il avance sont totalement faux et le renvoient au document officiel dans lequel se trouvent les pourcentages corrects …


Quinze minutes plus tard, M. Chollet donne sur le sujet une interview à La Télé (pour les infos de 19h00) et affirme à nouveau, sans sourciller, que 90% des rives vaudoises du Lac Léman sont déjà accessibles au public.

Un exemple de plus qui montre de quelle façon les élus UDC manipulent les chiffres et désinforment totalement et de manière scandaleuse la population qu'ils prétendent défendre.




mercredi 2 avril 2014

La réponse de Mme Béatrice Métraux, Conseillère d'Etat

J’aimerais remercier M. le Député Favez pour cette intéressante proposition, qui ne fait que conforter le Département des Institutions et de la Sécurité dans sa volonté de développer des solutions innovantes pour venir à bout de la crise du logement.

M. le Député, vous avez cependant un train, ou devrais-je dire un bateau de retard.

Le DIS a en effet prévu un plan novateur en matière de logement, permettant d’exploiter pleinement le potentiel des rives du lac, que j’ai l’honneur de pouvoir vous présenter en exclusivité aujourd’hui :

Voici quelques croquis :

Des constructions sur pilotis tout d’abord, avec des passerelles permettant de faire le tour du lac à pieds sans interruptions, qui répondent ainsi aux souhaits de certains membres de votre assemblée.

Mais aussi des maisons flottantes faites à partir de fûts de mazout importés directement de Goumoëns


Ainsi que des péniches habitables écolo, permettant de se rendre au travail en évitant les embouteillages


Et puis le projet le plus ambitieux, pour lequel un crédit d’étude sera sollicité prochainement :

Celui d’une ville dans les profondeurs du lac, permettant de répondre à la pénurie de logements sans participer au mitage du territoire.


Ces nouvelles constructions ne seraient bien entendu pas soumises aux mesures A11 et A12 du plan directeur, et un mécanisme de compensation financière pour les communes ne disposant pas d’un accès à un plan d’eau sera également prévu.



Voilà Mesdames et Messieurs les députés, je m’engage à vous fournir d’avantage d’informations sur ces projets novateurs la prochaine fois que votre assemblée siègera un mardi 1er avril, soit en 2025 d’après mes calculs.

mardi 1 avril 2014

Lutter contre la crise du logement : pour une approche innovante.

Sans revenir en détail sur l'historique de la crise du logement, je me permets tout de même de rappeler que celle-ci touche gravement notre canton depuis plus d'une dizaine d'années, et donnerai peut-être juste un chiffre pour montrer les effets de celle-ci : on note une augmentation de 120% des prix de l'immobilier sur l'arc lémanique entre 2001 et 2011, impactant de manière très importante les loyers des rares objets que l'on peut encore trouver sur le marché, mais aussi les coûts à l'achat pour celles et ceux qui peuvent privilégier cette option ...
- De nombreuses pistes ont déjà été étudiées mais on note souvent de fortes réticences d'une partie de l'échiquier politique pour en accepter certaines, ces réticences pouvant aussi bien venir de droite que de gauche selon l'orientation souhaitée ... avec comme résultat final une situation qui n'évolue malheureusement pas.

Très récemment, le CE a tenu une conférence de presse pour présenter un contre-projet à l'INI de l'ASLOCA, avec des mesures intéressantes, mais qui doivent encore passer le cap de la consultation puis de notre assemblée ... mais avec une option qui visiblement n'a pas été imaginée ...

On sait que seule une offre massive d'objets serait à même de casser la spirale infernale d'augmentation des prix et loyers et qu'un des éléments qui contribuent à l'augmentation très forte du prix de revient d'une construction est le prix du terrain.
Or les collectivités publiques détiennent, sans en être conscientes, un potentiel sans doute constructible important, et cela à moindre coût, pour ne pas dire à coût nul.

Dans nos souvenirs d'enfance liés à notre scolarité, on se souvient sans doute toutes et tous qu'à une époque fort lointaine certes, notre pays était peuplé par les lacustres ... (-4000 à -1000 environ … à l'âge du bronze ...) ... une des raisons d'être de ces villages lacustres étant d'économiser des terres cultivables ... ce que chacun dans ce parlement défend ardemment comme on l'a vu il y a quinze jours encore avec la mesure E23 du PDCN ( Réseau cantonal des lacs et des cours d’eau) et l'amendement de notre collègue Laurence Crétegny.






Mais il n'est pas nécessaire de remonter si loin dans le temps pour avoir des exemples d'usage des rives de rivières, lacs, mers ou océans.

Les voyageurs que nous sommes tous devenus connaissent sans doute de multiples exemples d'habitat que je qualifierai d'aquatiques …

                 

J'ai donc l'honneur de demander au CE un rapport présentant le potentiel constructible sur le domaine public constitué par les eaux de nos lacs, et pourquoi pas, de nos fleuves et rivières.

En dehors de l'élément d'économie de terres agricoles que je viens d'évoquer, l'élément de trouver ainsi des surfaces déjà en mains publiques, puisque nos eaux font partie du domaine public, et cela sans avoir à casser la tirelire de notre grand argentier me paraît être un élément déterminant pour aller plus avant dans cette étude.



A ces avantages évidents, j'en ajouterai encore 2 ou 3 ...

Vous connaissez bien sûr toutes et tous ma fidélité au Plan directeur des rives du lac et à mon souhait de voir enfin se réaliser l'objectif de pouvoir cheminer le long de celles-ci d'une manière plus importante que la situation actuelle ne le permet ...

Ainsi, la construction sur pilotis le long de nos rives, permettrait l'intégration, côté lac, d'un cheminement permettant de préserver la propriété individuelle.



Un tel concept doit évidemment s'accompagner de règles, notamment liées à la densité suivant les endroits, et bien sûr aussi à la hauteur des constructions. A cet égard, la collaboration avec les communes riveraines est essentielle pour la réussite d'un tel projet. On peut par exemple imaginer que les communes qui ont déjà joué le jeu du PDRL puissent bénéficier de droits de construire supérieurs aux autres ... mais aussi que celles qui n'ont pas pu réaliser des projets qui leur tenaient pourtant très à coeur en raison de la résistance effrénée de propriétaires riverains pourraient obtenir des droits pour des hauteurs de construction plus élevées, de manière à pénaliser ces indécrottables résistants en les privant nos seulement de la vue sur le lac, mais aussi sur les Alpes ...


Par ailleurs un habitat assez important avec un accès direct au lac permettrait, à n'en pas douter, de développer d'une manière importante un type de mobilité encore insuffisamment utilisé : en effet, la constitution d'un réseau important de navettes lacustres permettra de diminuer sensiblement le temps de trajet des pendulaires, tout en déchargeant considérablement nos routes et donnant un peu d'air aux CFF.


Bien sûr que mes collègues de l'arrière pays, et à juste titre, diront qu'une fois de plus, c'est l'arc lémanique qui bénéficiera d'un tel concept. Mais je sais le CE assez inventif pour trouver des compensations à ce qui pourrait être considéré comme un désavantage pour les régions qu'ils défendent ...

On pourrait imaginer, par exemple, que pour chaque tranche de population nouvellement installée ainsi (nb d'habitants à déterminer), une autorisation de construire un Landi supplémentaire soit octroyé dans la région comprise entre Payerne et Avenches ...

A noter par ailleurs qu'un tel projet constitue un défi architectural des plus intéressants, et qui ne manquera pas bien sûr d'animer de nombreuses discussions






Je terminerais, par 2 éléments :

Tout d'abord, il est clair que dans mon esprit, et comme le spécifie du reste le Plan Directeur des Rives du Lac, les zones dignes de protection écologique majeures se seraient pas constructibles et enfin, en vous avouant par honnêteté, que, pour la région comprise entre Lutry et Vevey je n'ai eu le temps de m'approcher ni de Franz Chollet, ni d'Edmond Weber pour m'assurer de la faisabilité de telles réalisations dans une région particulièrement sensible.

Je vous remercie donc de faire un bon accueil à ce postulat, pour un renvoi direct au CE, car chacune et chacun doit être conscient de l'urgence de trouver enfin une solution à la crise évoquée et partant du principe que les utopies d'aujourd'hui sont souvent les réalités de demain.



Montreux, le 1e avril 2014

dimanche 23 mars 2014

Discours prononcé au congrès PSV 2014

Chères et chers camarades,

Augmenter les allocations familiales ... c'est fait, avec une montée en puissance jusqu'à la fin de la législature !
Assainir la caisse de pension de l'Etat ... c'est fait !
Faire accepter un nouveau projet pour le musée cantonal des Beaux-Arts ... C'est fait ... et même mieux que cela puisque c'est un véritable pôle muséal que le GC a plébiscité cette semaine !
Investir massivement dans l'amélioration des infrastructures de transports et pour la mobilité douce ... c'est fait, même au-delà de ce qu'on osait espérer !
Pacifier les relations entre le canton et les communes ... c'est aussi fait après l'accord accepté par l'UCV et confirmé par un vote du Grand Conseil !
... et je pourrais continuer encore un moment avec d'autres exemples de la concrétisation par la majorité gouvernementale d'un nombre de points déjà importants du programme que notre parti avait présenté en vue des élections de 2012, en accord avec nos alliés.
Et tout cela en maintenant les finances cantonales saines ... comme on le verra dans le courant de la première quinzaine d'avril au moment du show annuel de notre ministre des finances qui annoncera le traditionnel bénéfice « surprise » dépassant à nouveau, je suis prêt à en prendre la pari, le demi-milliard de francs.
On pourrait même, en rêvant un peu, s'attendre à ce que Pascal Broulis cite Jean Jaurès: « L'abondance est le fruit d'une bonne administration ».

Un bilan donc déjà remarquable pour le parti socialiste vaudois moins de 2 ans après le début de la législature. Et je voudrais profiter de cette tribune pour adresser de chaleureux remerciements à Anne-Catherine, à Nuria et à Pierre-Yves pour le formidable travail que vous accomplissez chaque jour et qui a permis un résultat aussi impressionnant. Pour moi, les 10 années passées à vous côtoyer (pour les plus anciens) ont été un enrichissement constant et resteront un fantastique souvenir. Il y en aurait des choses à raconter ... mais rassurez-vous, parmi ces nombreux souvenirs, je m'abstiendrai par exemple de révéler les raisons de nos nombreux moments de franche rigolade qui ont marqué certaines de nos très sérieuses séances de « triangle » !

Aux belles avancées et nombreux succès déjà évoqués il convient bien sûr d'associer tout le groupe au Grand Conseil que je veux aussi remercier pour son engagement constant permettant de faire avancer les idées et les valeurs socialistes.

Le bilan intermédiaire que je viens de dresser est tellement bon que visiblement il inquiète sérieusement nos adversaires politiques.

On le constate avec des attaques réitérées contre Béatrice Métraux, ou encore contre PYM à travers certains aspects de sa politique sociale. La remise en question récente des subsides maladie et leur processus d'octroi en est un des exemples frappants. Mais je vous avoue que je m'en réjouis presque, car ces attaques justifient d'autant plus l'initiative « Pour alléger les primes d’assurance-maladie » que nous venons de lancer ... J'espère qu'elles sauront aussi vous motiver d'autant plus pour la campagne de récolte de signatures commencée en fin de semaine passée.


Certes camarades, si une partie de notre programme de législature, et pas la moindre, est déjà réalisée il reste du travail ... mais ça n'est pas faute d'avoir déjà planté les premières graines. Je pense notamment à la politique du logement pour laquelle le PLR, suivi bêtement par l'UDC, cherche à mettre les bâtons dans les roues de celles et ceux qui tentent de mettre en place une politique devant enfin permettre de lutter plus efficacement contre la pénurie qui sévit dans notre canton depuis plus d'une décennie. Une pénurie qui sert tant les milieux immobiliers, seuls à en tirer un très large et scandaleux profit. A moins qu'elle ne serve aussi les partis de droite à travers des dons qui, si j'ai bien compris la nouvelle charte adoptée récemment par le PLR, resteront toujours anonymes ...

Il reste donc un long et caillouteux chemin pour enfin mettre en place une politique du logement plus digne d'un canton tel que le nôtre et qui permette à chacune et chacun de trouver un toit à des conditions abordables. Cela doit constituer une priorité absolue pour le PSV, tant au niveau cantonal que dans les communes.

Notre parti est loin de n'être actif que sur le territoire cantonal. En effet, dans celles et ceux qui font la force du PSV il convient bien sûr de rendre un hommage appuyé à nos 7 représentant-e-s aux chambres fédérales. Ils y accomplissent un travail remarquable et remarqué. Ada, Cesla, Géraldine, Josiane, Eric, Jean Christoph, Roger, j'ai eu un très grand plaisir à collaborer avec vous ; j'ai été aussi très amusé de l'effet sur la presse vaudoise que pouvait avoir la visite du président et du secrétaire général du PSV au Palais Fédéral lors d'une session des Chambres : que de fantasmes et de supputations déclenchées par une courte séance dans l'une des salles de commission ... Je suis certain que vous allez montrer encore à de réitérées reprises la qualité et la force de l'importante délégation socialiste vaudoise à Berne ! Merci encore et bon vent à vous 7 !

Sans un secrétariat qui fonctionne bien, un parti cantonal et ses instances dirigeantes n'est rien. Il y a une année, le congrès de Villeneuve a été l'occasion de rendre un vibrant hommage à Arnaud Bouverat qui a longtemps contribué, comme secrétaire général, aux succès et au rayonnement du PSV. Après les nombreuses années de collaboration et de complicité que nous avons partagées, je ne peux évidemment pas quitter la présidence sans avoir une pensée pleine de reconnaissance pour Arnaud. Mais je dois aussi me réjouir de l'heureux passage de témoin qui s'est réalisé en douceur avec la reprise de ce poste-clé par Gaétan. Accompagné de toute l'équipe du secrétariat, il a, entre autres, remarquablement préparé notre nouvelle initiative ... tout comme le congrès qui nous réunit aujourd'hui. Merci donc à Gaétan, à Chiara, à Stéphanie et à Lena, et une pensée aussi pour Charlotte qui a fait un passage de 3 mois par la maison du peuple avant de partir sur les chemins de l'Inde.

Dans tous ces remerciements, je m'en voudrais de ne pas inclure les membres du comité directeur. L'importance que joue cet organe dans le fonctionnement du parti est sans doute mal connue par beaucoup d'entre vous, mais je peux vous assurer de la richesse des débats bi-mensuels qui s'y passent, même si parfois le temps a un peu manqué pour l'un ou l'autre des objets que nous avons à y traiter. Parmi ceux-ci ont figuré bon nombre de projets de réponses à des consultations, quelles soient cantonales ou fédérales, ou encore des papiers de position préparés par les 15 commissions internes du parti. Celles-ci accomplissent, souvent dans l'ombre, un formidable travail fort utile à la présidence.
Merci à leurs membres, merci à leurs président-e-s qui n'ont pas compté leurs heures. Parmi ces derniers, je voudrais rendre un hommage particulier à un sortant, et j'espère que les autres ne m'en tiendront pas rigueur. En effet, notre camarade Roger Saugy a quitté récemment la présidence de la commission Migration et Intégration. Il y a fait durant de nombreuses années un travail remarquable dans un domaine sensible et qui nous tient particulièrement à coeur : on se souvient notamment de toute la période de l'affaire dite des 523 dont on peut dire postérieurement qu'elle a été particulièrement bien gérée par notre parti et sa commission. Merci encore à toi Roger pour ton engagement, ta disponibilité, ta très grande sensibilité et pour tout le travail que tu as fait.

Le vote du 9 février remet d'ailleurs en évidence l'importance de cette commission, tout comme celle de Solidarité internationale. Il s'agit de thématiques sur lesquelles le parti socialiste doit faire barrage aux idées isolationnistes et dangereuses du parti qui est malheureusement devenu le plus important de ce pays. Expliquer et démontrer les incohérences et les faiblesses des idées propagées par cette formation et lutter contre ces idées doit constituer une des priorités des socialistes. L'UDC n'a que du vent à proposer : il est temps que celles et ceux qui croient être défendus par cette formation s'en rendent compte ! Mais parallèlement, il s'agit aussi d'être à l'écoute des préoccupations de cette partie de la population qui peut y être sensible et d'y répondre de manière concrète. Nous le faisons déjà, certes en mettant en place notre programme, mais peut-être devons-nous, ici et là, mieux le communiquer.

Camarades, nous ne sommes pas encore remis de l'électro-choc du 9 février qu'il nous faut déjà nous attaquer aux enjeux des votations du mai et à une campagne, en particulier celle sur le salaire minimum, qui nous a déjà réservé un autre choc. En effet, je ne suis sans doute pas le seul dans cette salle à avoir été choqué par les propos de Philippe Leuba, ministre vaudois de l'économie : certes, lorsqu'on engrange 240'000.- par année pour aller parader aux côtés de Wawrinka à l'aéroport de Genève comme s'il avait remporté avec lui le double de l'open d'Australie ou pour aller faire, au plus mauvais moment, des risettes à Poutine en se plaçant au mieux dans l'angle des caméras, il est facile de dire que ça n'est pas le salaire qui est important, mais juste le plaisir de se lever le matin pour aller bosser ! Je doute M. Leuba, que la vendeuse exploitée de la boutique dans laquelle vous achetez vos cravates ou que le plongeur du restaurant dans lequel vous prenez votre repas et qui se lèvent en effet tous les matins pour un salaire qui ne leur permet pas de vivre dignement partagent votre raisonnement et aient la même vision que vous du plaisir de se lever pour aller bosser alors qu'ils savent que leur salaire ne leur permettra pas de boucler leur fin de mois !

Certains pourraient certes se réjouir de vos propos selon lesquels l'Etat pouvait se substituer aux devoirs de l'économie au travers les généreuses subventions qu'il octroie, mais il faudrait alors, en toute cohérence, demander aux membres de votre formation de ne plus critiquer et attaquer systématiquement ces subventions. Camarades, les milieux économiques et leurs valets ont déjà sorti les gros moyens : il va falloir se battre pour convaincre et conduire cette initiative au succès le 18 mai.

Le congrès d'aujourd'hui va tourner une page importante pour notre parti avec le renouvellement complet de ses instances dirigeantes : un nouveau comité directeur, un nouveau président sans aucun doute très bien secondé.
Mener le parti socialiste vers de nouveaux succès lors des élections fédérales, communales et cantonales qui vont s'enchaîner dès l'automne 2015 jusqu'au printemps 2017 ne sera pas une sinécure. Ce changement à la tête du parti intervient à un moment clé et a été mûrement réfléchi et préparé de longue date. D'ici quelques minutes Stéphane Montangero va accéder à la présidence du parti.
Connaissant d'une part la force de travail de notre camarade, ses capacités mobilisatrices et de meneur de campagne, son sens politique et sa capacité d'écoute ...


... connaissant sa fidélité aux idées, aux valeurs et aux idéaux socialistes, tout comme sa fidélité en amitié qui m'a été particulièrement précieuse, je suis persuadé qu'il est la bonne personne, à la bonne place et au bon moment. Je te souhaite déjà, mon cher Stéphane, beaucoup de plaisir et de succès dans ta nouvelle fonction  !
Connaissant aussi très bien toutes les personnalités qui font la richesse et la force du PSV, de sa base jusqu'aux postes les plus élevés, de sa formidable JUSO jusqu'aux plus anciens et fidèles camarades, je pars totalement confiant en l'avenir d'un parti socialiste vaudois fort et conquérant. Que chacune et chacun y trouve la place qui lui convient, la place qui lui revient.

Après 10 années passées entre présidence du groupe, vice-présidence puis présidence du parti, je tiens encore à vous adresser à toutes et tous mes plus sincères remerciements, d'une part pour votre formidable engagement, mais aussi pour la chance qui m'a été offerte de vivre cette expérience extraordinaire, aussi bien dans les moments délicats que ceux où nous avons pu fêter ensemble un des nombreux succès qui ont marqué ces années. Mais je sens aussi qu'il est temps de laisser la place à des forces vives ... et cela avant que ... Favez lasse ...

Jaurès disait : « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir. » C'est dans cet esprit que je remettrai tout à l'heure mon mandat, ainsi que les clés du secrétariat, (sans que les cylindres en soient changés m'a assuré Stéphane...), et que je rentre aujourd'hui dans le rang.

Bon vent et vive le parti socialiste vaudois, pour toutes et tous sans privilège … 
Salut camarades !



Montreux, le 22 mars 2014

vendredi 31 janvier 2014

Après la nomination de l'UDC M. Bufat à la présidence de la COFIN je ne peux m'empêcher de publier sur mon blog l'édito que j'ai écrit dans le dernier Point Fort, au sujet de la politique des petits copains.


C’est sur cet air bien connu que s’est terminée l’année parlementaire vaudoise. Mais si l’on apprécie cette chanson, on l’a moins goûtée lors de l’élection du dernier magistrat à la Cour desComptes (CdC). 
En choisissant une stratégie qui a offert une rente de fin de carrière politique à un élu radical, la droite s’est non seulement moquée de la population qui avait plébiscité la modification de l’article constitutionnel relatif à cette institution, mais elle a aussi perdu une bonne partie de sa crédibilité. La modification du texte fondamental et de la loi qui régit la CdC faisait pourtant suite à de longues réflexions et discussions qui devaient conduire à lui donner plus de crédit face aux critiques parfois justifiées qu’elle avait essuyées.
Mais il a suffi de l’intérêt et de l’ambition d’un cacique radical pour que les grandes déclarations d’alors tombent aux oubliettes et qu’on resserre les rangs autour de la candidature du président de la COFIN. Aux chiottes même le préavis unanime des experts de la commission de présentation (nommés sans discussion par le Grand Conseil) en faveur d’un autre candidat qui correspondait, lui, parfaitement au profit voulu aussi par cette commission et décrit dans l’annonce du poste rédigée et validée unanimement par celle-ci. 
Si l’on est peu surpris du soutien radical à leur candidat (atavisme quand tu nous tiens...), doit-on s’inquiéter de la stratégie qui a conduit à cette élection. En promettant à l’UDC, en échange de ses voix, le siège de président de la COFIN, le PLR renie quelques-unes des valeurs qu’il semblait lui rester.
En entrant, par cette alliance plus que douteuse, déjà en campagne pour la reconquête de la majorité gouvernementale, la droite, avec la complicité muette et surprenante des formations dites du centre, a fait une immense erreur politique : ce n’est en effet pas en se moquant ainsi des institutions et du peuple qu’on s’assure, à terme, d’un succès électoral. Pour notre part, nous continuerons de privilégier l’action politique qui sert l’ensemble de la population vaudoise plutôt que quelques petits copains.