dimanche 29 juin 2014

Une page se tourne … et le livre se referme.

Mardi 24 juin, j'ai vécu ma dernière journée de Grand Conseil, non sans une certaine émotion, notamment en intervenant à la tribune une ultime fois 5 minutes avant la fin de la séance (voir article précédent: Rives du lac … parce qu'il ne faut rien lâcher").


Officiellement, mon mandat s'achève ce lundi 30 à minuit et Jessica Jaccoud sera assermentée mardi matin.

Ainsi se tourne la dernière page d'un livre qui fut une riche et passionnante aventure de plus de 12 ans.



Je publie ci-dessous le texte de ma lettre de démission.




Monsieur le Président,

Planifié de longue date, mon retrait progressif du monde politique prend aujourd'hui une tournure de plus en plus concrète avec cette lettre de démission du Grand Conseil.
Ainsi, dès le 30 juin, date pour laquelle je vous prie de prendre note de mon départ de l'honorable assemblée que vous présidez, je pourrai revendiquer un statut de « retraité à plein temps ».

Les 12 années et quelques mois passés dans les travées de Rumine me laisseront plein de souvenirs, la plupart bons, quelques-uns savoureux ou parfois même gratifiants, d'autres un peu plus douloureux, voire inquiétants, à l'exemple des débats récents sur l'accès public aux rives du lac ou sur l'aménagement du territoire. Sans doute que beaucoup de ces moments me manqueront parfois, par exemple en décembre au moment où vous examinerez le budget.

Je voudrais profiter de cette lettre pour avouer mon immense regret de ne pas avoir pu siéger dans le nouveau parlement, relevant à ce sujet mon inquiétude de voir tant de projets d'intérêt public ralentis pareillement par quelques jusqu'au-boutistes des oppositions …

Mais je reconnais bien volontiers que rester membre du Grand Conseil uniquement pour avoir le plaisir d'inaugurer et de siéger à Perregaux 2017 (peut-être ...) ne constitue de loin pas une motivation suffisante pour rester dans les travées de Rumine.

Je ne saurais terminer sans remercier toutes et tous les collègues député-e-s et les membres du gouvernement que j'ai côtoyés durant ces années de Grand Conseil et dont certain-e-s m'ont beaucoup apporté. Je remercierai tout particulièrement les membres de mon groupe, ainsi que celles et ceux qui ont compris que l'arène politique est une forme de théâtre, d'où ni l'exagération, ni l'humour, ne doivent être bannis.

Je souhaite à chacune et chacun une bonne fin de législature, et au-delà de celle-ci vous comprendrez que c'est aux gens de mon bord politique que je me permettrais de souhaiter plein succès pour la suite aussi.

Je vous adresse, Monsieur le Président, mes plus cordiales salutations.

mardi 24 juin 2014

Rives du lac … parce qu'il ne faut rien lâcher

Lorsque j'ai déposé cette interpellation pour un développement lors de l'ultime séance de Grand Conseil à laquelle je participe, je vous promets que j'ignorais que Mme la Conseillère d'Etat Jacqueline de Quatro fêtait son anniversaire aujourd'hui : ça n'était donc pas prémédité de vouloir lui faire sa fête en ce jour particulier et pour elle ... et pour moi.


Mais au vu de l'ordre du jour (mon interpellation était placée tout à la fin) , j'ai craint qu'il ne me soit pas possible de prendre la parole à la tribune. 
La gestion de l'OJ appartement au président, j'avoue que j'ai été particulièrement touché que Laurent Wehrli interrompe le débat sur les bourses d'étude à 16h55 pour  me permettre ce développement.   

Voici donc le développement oral de cette ultime interpellation sur l'accès aux rives du lac:


Chacune et chacun, j'imagine, se souvient des débats sur le Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la mise en oeuvre du Plan directeur des rives du lac Léman et, notamment, sur l'EMP modifiant la loi du 10 mai 1926 sur le marchepied le long des lacs et sur 
les plans riverains (LML).

Durant ces débats, et tout particulièrement au moment de la discussion finale, j'ai cherché à obtenir du Conseil d'Etat une réponse à une question touchant au respect de la Loi sur le Marchepied, et particulièrement au fait que l'article 1 est violé en de très nombreux endroits sur les rives vaudoises du Léman. En effet, et je le répète encore une fois, alors que cet article précise qu'« il doit être laissé le long de la rive et sur une largeur de 2 mètres, un espace libre de toute construction ou autre obstacle à la circulation ... » la situation sur le terrain montre que de nombreux portails fermés à clé jalonnent nos rives. Cette réalité montre donc qu'année après année la situation empire, sans réaction sérieuse et crédible des autorités, et peut-être même avec sa complicité que ça soit celle de l'autorité cantonale ou fédérale. Une interpellation de notre ancien collègue Luc Recordon traitant de la même problématique a d'ailleurs aussi été déposée vendredi dernier au Conseil des Etats, puisque la Direction des douanes semble être très largement impliquée dans la complicité évoquée.

N'ayant pas obtenu de réponses à cette question répétée pourtant plusieurs fois lors des débats évoqués en préambule, et comme l'a relevé notre Président tout à l'heure, mon obstination n'a pas nécessairement de limites, et estimant que cette question méritait une réponse autre qu'un dégagement en touche, j'ai choisi la voie de l'interpellation pour obtenir enfin celle-ci.

J'attends, malgré mon départ, avec impatience les réponses apportées à mes questions par le CE, tout en me réjouissant, puisque je ne pourrai pas participer à la discussions qui suivra cette réponse, que Jessica Jaccoud, qui reprendra ma place dès mardi prochain, reprendra également le flambeau de cette cause chère à beaucoup de Vaudoises et de Vaudois. Je suis sûr qu'au delà de son très grand intérêt pour cette question, ses compétences de juriste seront un atout important dans le traitement de ce dossier.





Voici les questions posées dans cette interpellation


  • Constatant que de nombreux obstacles sont érigés par des propriétaires riverains sur le Marchepied qui longe les rives du Lac Léman, en particulier des portails fermés à clé, le Conseil d'Etat est invité à renseigner le Grand Conseil sur la légalité de tels obstacles.
  • Au cas où le Conseil d'Etat estimerait ces obstacles conformes à la législation, comment peut-il l'expliquer en vertu de la teneur de l'article premier de la LML.
  • Si comme il devrait le faire, le Conseil d'Etat estimait ces obstacles non conformes à la législation en vigueur, comment justifie-t-il cet état de fait et son manque de réaction aux nombreuses demandes, par exemple de l'Association Rives Publiques, pour que ces obstacles soient mis en conformité avec la LML.
  • Existerait-il une délégation de compétence du Conseil d'Etat vers les communes qui devraient alors, faire appliquer la loi. Si oui, et étant informé depuis longtemps du non respect de la loi, comment se fait-il que le Conseil d'Etat n'intervienne pas pour mettre fin à ce laxisme ?
  • Le Conseil d'Etat peut-il infirmer le soupçon de complicité à la pause de portails munis de serrures et fermés à clé, par la fourniture de l'adresse d'un serrurier fournissant et installant ledit matériel ? S'il ne peut pas l'infirmer, comment le justifie-t-il ?


mardi 6 mai 2014

Faudra-t-il une initiative populaire pour enfin ouvrir les rives du lac au public ?


Mon intervention d'aujourd'hui au Grand Conseil
La non entrée en matière sur ma proposition de modification des articles 1 et 16 *de la loi sur le marchepied est une illustration de plus du manque de volonté politique du CE, et tout particulièrement du département en charge de la problématique du Plan Directeur des Rives du Lac voté en 2000 par ce Parlement de voir se réaliser concrètement celui-ci.

Je rappellerai que ma motion* (puisqu'il s'agissait au départ d'une motion) visait le but d'adapter une loi datant de 1926 (!)  à un certain nombre de textes, notamment fédéraux, textes bien plus récents comme par exemple la loi sur l'aménagement du territoire de 1980 dont l'article 3 précise : « il convient notamment de tenir libre les bords des lacs et des cours d’eau et de faciliter au public l’accès aux rives et le passage le long de celles-ci » ou encore la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre de 1987 qui précise, à son article 3, que « les chemins de randonnée pédestre desservent notamment les zones propices à la détente, les sites, points de vues, les rives. »
Comme je l'ai précisé il y a quelques instants, la motion que j'avais déposée a été transformée en postulat, par mes soins en séance de commission, répondant ainsi à l'appel du pied fait alors par la Conseillère d'Etat Jaqueline de Quatro qui estimait qu’un postulat permettrait de mieux cerner les éléments de la loi qu’il serait bon d’adapter à l’évolution du droit. Dans les faits un bien bel enfumage ...


Plus de 2 ans après, puisque que c'est le temps qu'il a fallu pour qu'enfin il soit répondu à ce postulat, je ne peux cacher ma déception de me trouver face à un tel rapport qui conclut dans les faits qu'il n'y a rien à changer, la situation et les lois paraissant donc entièrement adéquates et satisfaisantes aux services et département concernés.
On ne peut bien sûr que regretter qu'au vu du triste constat fait dans le rapport sur la mise en oeuvre du PDRL traité mardi dernier ** (7% du crédit voté par le GC dépensés en 5 ans !), le CE ne saisisse pas l'occasion, comme le demande la fiche E25 de notre Plan Directeur cantonal de 2011 « d'adapter les instruments légaux y relatifs s'il y lieu ».


La seule modification proposée et qui répond à la motion Freymond Cantone, même si elle apportera sur le long terme quelques améliorations à la situation, me paraît néanmoins une petit goutte d'eau dans un océan d'auto-satisfaction et d'immobilisme, dans la mesure où ses effets mettront des lustres à se faire sentir.




Plus grave encore, comme je l'ai évoqué mardi dernier, la loi telle qu'elle est actuellement n'est pas respectée, et cela avec la bienveillante complicité des autorités, comme en témoignent les nombreux portails fermés à clé obstruant les 2 mètres qui doivent pourtant être laissés libres tout au long du marchepied. Vous en avez ici un exemple en bordure de la propriété glandoise (!) d'un conseiller communal nyonnais (!) ...



Pour ce qui est de ma motion, on se trouve face à un piège puisque dans les faits, le Grand Conseil n'a même pas la possibilité d'aller dans un autre sens que le CE dans la mesure où l'article principal que je proposais de modifier, soit l'article premier n'est même pas ouvert, dans l'EMPL qui nous est soumis aujourd'hui, empêchant dans les faits le Grand Conseil de se prononcer.
C'est infiniment regrettable et ça me pousse à penser qu'en définitive, il faudra sans doute donner la parole au peuple par le biais d'une initiative populaire et ainsi imposer la réalisation concrète du Plan directeur des rives du Lac à cette partie des élu-e-s qui font tout pour empêcher que les objectifs de ce plan directeur soient enfin atteints.


Dans cette attente, il ne me reste plus qu'à encourager les Vaudoises et les Vaudois à acquérir une canne à pêche et ainsi pouvoir trouver, en toute légalité, le meilleur endroit pour s'adonner à ce loisir bon marché puisque l'article premier de la loi sur le marchepied précise que celui-ci es également destiné aux besoins de la pêche.
Pour l'heure, je vous encourage à entrer matière sur l'EMPL proposé, afin d'apporter la modification initiée par le postulat Freymond Cantone, mais de refuser la réponse du CE à mon postulat.


http://www.publidoc.vd.ch/guestDownload/Objet%20et%20développement.pdf?path=/Company%20Home/VD/CHANC/SIEL/antilope/objet/GCCE/Motion/2010/12/355014_10_MOT_121_Objet%20et%20développement_20101222_835874.pdf

** http://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/organisation/gc/fichiers_pdf/2012-2017/83_Texte_CE.pdf

Voir aussi à ce propos le sujet du 19h30 de la RTS de ce soir:

http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/5828855-l-acces-publique-aux-rives-du-leman-n-est-pas-toujours-possible.html

mardi 29 avril 2014

Quand Pinocchio s'invite au Grand Conseil vaudois … ou les manipulations de chiffres chères à l'UDC

Cet après-midi au Grand Conseil vaudois, dans le débat très important sur la mise en application du Plan directeur des rives du lac (adopté en 2000 …) le député UDC Jean-Luc Chollet  prétend, au début de son intervention, que 90% des rives lémaniques vaudoises sont déjà accessibles au public … et à la fin de son intervention qu'il ne reste plus  que 5% qui ne le sont pas …

Aucune raison donc, selon lui de s'agiter pour qu'une mise en oeuvre sérieuse se fasse 
Pourtant M. Chollet a reçu le même texte que celui distribué à tous les députés, document qui présente un tableau des taux d'accessibilité suivants:

  •       92% entre Morges et Lutry 
  •       56% à l'Est de cette partie centrale
  •       26% à l'Ouest 

soit en moyenne cantonale 50,2% (43,7km des 87,1 km de rivage).

Trois députés lui font poliment remarquer que les chiffres qu'il avance sont totalement faux et le renvoient au document officiel dans lequel se trouvent les pourcentages corrects …


Quinze minutes plus tard, M. Chollet donne sur le sujet une interview à La Télé (pour les infos de 19h00) et affirme à nouveau, sans sourciller, que 90% des rives vaudoises du Lac Léman sont déjà accessibles au public.

Un exemple de plus qui montre de quelle façon les élus UDC manipulent les chiffres et désinforment totalement et de manière scandaleuse la population qu'ils prétendent défendre.




mercredi 2 avril 2014

La réponse de Mme Béatrice Métraux, Conseillère d'Etat

J’aimerais remercier M. le Député Favez pour cette intéressante proposition, qui ne fait que conforter le Département des Institutions et de la Sécurité dans sa volonté de développer des solutions innovantes pour venir à bout de la crise du logement.

M. le Député, vous avez cependant un train, ou devrais-je dire un bateau de retard.

Le DIS a en effet prévu un plan novateur en matière de logement, permettant d’exploiter pleinement le potentiel des rives du lac, que j’ai l’honneur de pouvoir vous présenter en exclusivité aujourd’hui :

Voici quelques croquis :

Des constructions sur pilotis tout d’abord, avec des passerelles permettant de faire le tour du lac à pieds sans interruptions, qui répondent ainsi aux souhaits de certains membres de votre assemblée.

Mais aussi des maisons flottantes faites à partir de fûts de mazout importés directement de Goumoëns


Ainsi que des péniches habitables écolo, permettant de se rendre au travail en évitant les embouteillages


Et puis le projet le plus ambitieux, pour lequel un crédit d’étude sera sollicité prochainement :

Celui d’une ville dans les profondeurs du lac, permettant de répondre à la pénurie de logements sans participer au mitage du territoire.


Ces nouvelles constructions ne seraient bien entendu pas soumises aux mesures A11 et A12 du plan directeur, et un mécanisme de compensation financière pour les communes ne disposant pas d’un accès à un plan d’eau sera également prévu.



Voilà Mesdames et Messieurs les députés, je m’engage à vous fournir d’avantage d’informations sur ces projets novateurs la prochaine fois que votre assemblée siègera un mardi 1er avril, soit en 2025 d’après mes calculs.