dimanche 23 mars 2014

Discours prononcé au congrès PSV 2014

Chères et chers camarades,

Augmenter les allocations familiales ... c'est fait, avec une montée en puissance jusqu'à la fin de la législature !
Assainir la caisse de pension de l'Etat ... c'est fait !
Faire accepter un nouveau projet pour le musée cantonal des Beaux-Arts ... C'est fait ... et même mieux que cela puisque c'est un véritable pôle muséal que le GC a plébiscité cette semaine !
Investir massivement dans l'amélioration des infrastructures de transports et pour la mobilité douce ... c'est fait, même au-delà de ce qu'on osait espérer !
Pacifier les relations entre le canton et les communes ... c'est aussi fait après l'accord accepté par l'UCV et confirmé par un vote du Grand Conseil !
... et je pourrais continuer encore un moment avec d'autres exemples de la concrétisation par la majorité gouvernementale d'un nombre de points déjà importants du programme que notre parti avait présenté en vue des élections de 2012, en accord avec nos alliés.
Et tout cela en maintenant les finances cantonales saines ... comme on le verra dans le courant de la première quinzaine d'avril au moment du show annuel de notre ministre des finances qui annoncera le traditionnel bénéfice « surprise » dépassant à nouveau, je suis prêt à en prendre la pari, le demi-milliard de francs.
On pourrait même, en rêvant un peu, s'attendre à ce que Pascal Broulis cite Jean Jaurès: « L'abondance est le fruit d'une bonne administration ».

Un bilan donc déjà remarquable pour le parti socialiste vaudois moins de 2 ans après le début de la législature. Et je voudrais profiter de cette tribune pour adresser de chaleureux remerciements à Anne-Catherine, à Nuria et à Pierre-Yves pour le formidable travail que vous accomplissez chaque jour et qui a permis un résultat aussi impressionnant. Pour moi, les 10 années passées à vous côtoyer (pour les plus anciens) ont été un enrichissement constant et resteront un fantastique souvenir. Il y en aurait des choses à raconter ... mais rassurez-vous, parmi ces nombreux souvenirs, je m'abstiendrai par exemple de révéler les raisons de nos nombreux moments de franche rigolade qui ont marqué certaines de nos très sérieuses séances de « triangle » !

Aux belles avancées et nombreux succès déjà évoqués il convient bien sûr d'associer tout le groupe au Grand Conseil que je veux aussi remercier pour son engagement constant permettant de faire avancer les idées et les valeurs socialistes.

Le bilan intermédiaire que je viens de dresser est tellement bon que visiblement il inquiète sérieusement nos adversaires politiques.

On le constate avec des attaques réitérées contre Béatrice Métraux, ou encore contre PYM à travers certains aspects de sa politique sociale. La remise en question récente des subsides maladie et leur processus d'octroi en est un des exemples frappants. Mais je vous avoue que je m'en réjouis presque, car ces attaques justifient d'autant plus l'initiative « Pour alléger les primes d’assurance-maladie » que nous venons de lancer ... J'espère qu'elles sauront aussi vous motiver d'autant plus pour la campagne de récolte de signatures commencée en fin de semaine passée.


Certes camarades, si une partie de notre programme de législature, et pas la moindre, est déjà réalisée il reste du travail ... mais ça n'est pas faute d'avoir déjà planté les premières graines. Je pense notamment à la politique du logement pour laquelle le PLR, suivi bêtement par l'UDC, cherche à mettre les bâtons dans les roues de celles et ceux qui tentent de mettre en place une politique devant enfin permettre de lutter plus efficacement contre la pénurie qui sévit dans notre canton depuis plus d'une décennie. Une pénurie qui sert tant les milieux immobiliers, seuls à en tirer un très large et scandaleux profit. A moins qu'elle ne serve aussi les partis de droite à travers des dons qui, si j'ai bien compris la nouvelle charte adoptée récemment par le PLR, resteront toujours anonymes ...

Il reste donc un long et caillouteux chemin pour enfin mettre en place une politique du logement plus digne d'un canton tel que le nôtre et qui permette à chacune et chacun de trouver un toit à des conditions abordables. Cela doit constituer une priorité absolue pour le PSV, tant au niveau cantonal que dans les communes.

Notre parti est loin de n'être actif que sur le territoire cantonal. En effet, dans celles et ceux qui font la force du PSV il convient bien sûr de rendre un hommage appuyé à nos 7 représentant-e-s aux chambres fédérales. Ils y accomplissent un travail remarquable et remarqué. Ada, Cesla, Géraldine, Josiane, Eric, Jean Christoph, Roger, j'ai eu un très grand plaisir à collaborer avec vous ; j'ai été aussi très amusé de l'effet sur la presse vaudoise que pouvait avoir la visite du président et du secrétaire général du PSV au Palais Fédéral lors d'une session des Chambres : que de fantasmes et de supputations déclenchées par une courte séance dans l'une des salles de commission ... Je suis certain que vous allez montrer encore à de réitérées reprises la qualité et la force de l'importante délégation socialiste vaudoise à Berne ! Merci encore et bon vent à vous 7 !

Sans un secrétariat qui fonctionne bien, un parti cantonal et ses instances dirigeantes n'est rien. Il y a une année, le congrès de Villeneuve a été l'occasion de rendre un vibrant hommage à Arnaud Bouverat qui a longtemps contribué, comme secrétaire général, aux succès et au rayonnement du PSV. Après les nombreuses années de collaboration et de complicité que nous avons partagées, je ne peux évidemment pas quitter la présidence sans avoir une pensée pleine de reconnaissance pour Arnaud. Mais je dois aussi me réjouir de l'heureux passage de témoin qui s'est réalisé en douceur avec la reprise de ce poste-clé par Gaétan. Accompagné de toute l'équipe du secrétariat, il a, entre autres, remarquablement préparé notre nouvelle initiative ... tout comme le congrès qui nous réunit aujourd'hui. Merci donc à Gaétan, à Chiara, à Stéphanie et à Lena, et une pensée aussi pour Charlotte qui a fait un passage de 3 mois par la maison du peuple avant de partir sur les chemins de l'Inde.

Dans tous ces remerciements, je m'en voudrais de ne pas inclure les membres du comité directeur. L'importance que joue cet organe dans le fonctionnement du parti est sans doute mal connue par beaucoup d'entre vous, mais je peux vous assurer de la richesse des débats bi-mensuels qui s'y passent, même si parfois le temps a un peu manqué pour l'un ou l'autre des objets que nous avons à y traiter. Parmi ceux-ci ont figuré bon nombre de projets de réponses à des consultations, quelles soient cantonales ou fédérales, ou encore des papiers de position préparés par les 15 commissions internes du parti. Celles-ci accomplissent, souvent dans l'ombre, un formidable travail fort utile à la présidence.
Merci à leurs membres, merci à leurs président-e-s qui n'ont pas compté leurs heures. Parmi ces derniers, je voudrais rendre un hommage particulier à un sortant, et j'espère que les autres ne m'en tiendront pas rigueur. En effet, notre camarade Roger Saugy a quitté récemment la présidence de la commission Migration et Intégration. Il y a fait durant de nombreuses années un travail remarquable dans un domaine sensible et qui nous tient particulièrement à coeur : on se souvient notamment de toute la période de l'affaire dite des 523 dont on peut dire postérieurement qu'elle a été particulièrement bien gérée par notre parti et sa commission. Merci encore à toi Roger pour ton engagement, ta disponibilité, ta très grande sensibilité et pour tout le travail que tu as fait.

Le vote du 9 février remet d'ailleurs en évidence l'importance de cette commission, tout comme celle de Solidarité internationale. Il s'agit de thématiques sur lesquelles le parti socialiste doit faire barrage aux idées isolationnistes et dangereuses du parti qui est malheureusement devenu le plus important de ce pays. Expliquer et démontrer les incohérences et les faiblesses des idées propagées par cette formation et lutter contre ces idées doit constituer une des priorités des socialistes. L'UDC n'a que du vent à proposer : il est temps que celles et ceux qui croient être défendus par cette formation s'en rendent compte ! Mais parallèlement, il s'agit aussi d'être à l'écoute des préoccupations de cette partie de la population qui peut y être sensible et d'y répondre de manière concrète. Nous le faisons déjà, certes en mettant en place notre programme, mais peut-être devons-nous, ici et là, mieux le communiquer.

Camarades, nous ne sommes pas encore remis de l'électro-choc du 9 février qu'il nous faut déjà nous attaquer aux enjeux des votations du mai et à une campagne, en particulier celle sur le salaire minimum, qui nous a déjà réservé un autre choc. En effet, je ne suis sans doute pas le seul dans cette salle à avoir été choqué par les propos de Philippe Leuba, ministre vaudois de l'économie : certes, lorsqu'on engrange 240'000.- par année pour aller parader aux côtés de Wawrinka à l'aéroport de Genève comme s'il avait remporté avec lui le double de l'open d'Australie ou pour aller faire, au plus mauvais moment, des risettes à Poutine en se plaçant au mieux dans l'angle des caméras, il est facile de dire que ça n'est pas le salaire qui est important, mais juste le plaisir de se lever le matin pour aller bosser ! Je doute M. Leuba, que la vendeuse exploitée de la boutique dans laquelle vous achetez vos cravates ou que le plongeur du restaurant dans lequel vous prenez votre repas et qui se lèvent en effet tous les matins pour un salaire qui ne leur permet pas de vivre dignement partagent votre raisonnement et aient la même vision que vous du plaisir de se lever pour aller bosser alors qu'ils savent que leur salaire ne leur permettra pas de boucler leur fin de mois !

Certains pourraient certes se réjouir de vos propos selon lesquels l'Etat pouvait se substituer aux devoirs de l'économie au travers les généreuses subventions qu'il octroie, mais il faudrait alors, en toute cohérence, demander aux membres de votre formation de ne plus critiquer et attaquer systématiquement ces subventions. Camarades, les milieux économiques et leurs valets ont déjà sorti les gros moyens : il va falloir se battre pour convaincre et conduire cette initiative au succès le 18 mai.

Le congrès d'aujourd'hui va tourner une page importante pour notre parti avec le renouvellement complet de ses instances dirigeantes : un nouveau comité directeur, un nouveau président sans aucun doute très bien secondé.
Mener le parti socialiste vers de nouveaux succès lors des élections fédérales, communales et cantonales qui vont s'enchaîner dès l'automne 2015 jusqu'au printemps 2017 ne sera pas une sinécure. Ce changement à la tête du parti intervient à un moment clé et a été mûrement réfléchi et préparé de longue date. D'ici quelques minutes Stéphane Montangero va accéder à la présidence du parti.
Connaissant d'une part la force de travail de notre camarade, ses capacités mobilisatrices et de meneur de campagne, son sens politique et sa capacité d'écoute ...


... connaissant sa fidélité aux idées, aux valeurs et aux idéaux socialistes, tout comme sa fidélité en amitié qui m'a été particulièrement précieuse, je suis persuadé qu'il est la bonne personne, à la bonne place et au bon moment. Je te souhaite déjà, mon cher Stéphane, beaucoup de plaisir et de succès dans ta nouvelle fonction  !
Connaissant aussi très bien toutes les personnalités qui font la richesse et la force du PSV, de sa base jusqu'aux postes les plus élevés, de sa formidable JUSO jusqu'aux plus anciens et fidèles camarades, je pars totalement confiant en l'avenir d'un parti socialiste vaudois fort et conquérant. Que chacune et chacun y trouve la place qui lui convient, la place qui lui revient.

Après 10 années passées entre présidence du groupe, vice-présidence puis présidence du parti, je tiens encore à vous adresser à toutes et tous mes plus sincères remerciements, d'une part pour votre formidable engagement, mais aussi pour la chance qui m'a été offerte de vivre cette expérience extraordinaire, aussi bien dans les moments délicats que ceux où nous avons pu fêter ensemble un des nombreux succès qui ont marqué ces années. Mais je sens aussi qu'il est temps de laisser la place à des forces vives ... et cela avant que ... Favez lasse ...

Jaurès disait : « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir. » C'est dans cet esprit que je remettrai tout à l'heure mon mandat, ainsi que les clés du secrétariat, (sans que les cylindres en soient changés m'a assuré Stéphane...), et que je rentre aujourd'hui dans le rang.

Bon vent et vive le parti socialiste vaudois, pour toutes et tous sans privilège … 
Salut camarades !



Montreux, le 22 mars 2014