vendredi 31 janvier 2014

Après la nomination de l'UDC M. Bufat à la présidence de la COFIN je ne peux m'empêcher de publier sur mon blog l'édito que j'ai écrit dans le dernier Point Fort, au sujet de la politique des petits copains.


C’est sur cet air bien connu que s’est terminée l’année parlementaire vaudoise. Mais si l’on apprécie cette chanson, on l’a moins goûtée lors de l’élection du dernier magistrat à la Cour desComptes (CdC). 
En choisissant une stratégie qui a offert une rente de fin de carrière politique à un élu radical, la droite s’est non seulement moquée de la population qui avait plébiscité la modification de l’article constitutionnel relatif à cette institution, mais elle a aussi perdu une bonne partie de sa crédibilité. La modification du texte fondamental et de la loi qui régit la CdC faisait pourtant suite à de longues réflexions et discussions qui devaient conduire à lui donner plus de crédit face aux critiques parfois justifiées qu’elle avait essuyées.
Mais il a suffi de l’intérêt et de l’ambition d’un cacique radical pour que les grandes déclarations d’alors tombent aux oubliettes et qu’on resserre les rangs autour de la candidature du président de la COFIN. Aux chiottes même le préavis unanime des experts de la commission de présentation (nommés sans discussion par le Grand Conseil) en faveur d’un autre candidat qui correspondait, lui, parfaitement au profit voulu aussi par cette commission et décrit dans l’annonce du poste rédigée et validée unanimement par celle-ci. 
Si l’on est peu surpris du soutien radical à leur candidat (atavisme quand tu nous tiens...), doit-on s’inquiéter de la stratégie qui a conduit à cette élection. En promettant à l’UDC, en échange de ses voix, le siège de président de la COFIN, le PLR renie quelques-unes des valeurs qu’il semblait lui rester.
En entrant, par cette alliance plus que douteuse, déjà en campagne pour la reconquête de la majorité gouvernementale, la droite, avec la complicité muette et surprenante des formations dites du centre, a fait une immense erreur politique : ce n’est en effet pas en se moquant ainsi des institutions et du peuple qu’on s’assure, à terme, d’un succès électoral. Pour notre part, nous continuerons de privilégier l’action politique qui sert l’ensemble de la population vaudoise plutôt que quelques petits copains.